Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, despuis le partement du laquais de monsieur de
2Rousset, par lequieul vous ai escript bien au long, jay
3sceu coument vous et toute vostre compagnie estes
5en bone santé, hors mon nepveu Charles, duquieul
6neanmoyns me douniés esperanse demendement
7par ce que ce pouvoyt juger de son demie excès
8de fiebvre, laquieulle veulx esperer en Dieu
9comme je le supplie ne sera de durer. Mon
10nepveu de Laval se porte tousiours de mieulx
11en mieulx ; vray est quil est enquores bien debile
12et si ne jugeriés pas à le voir au visage
13quil feut esté malade, comme il ha esté, par la
14personne il ni paroit en tout point ou bien peu.
15Jestime que cella provient principalement
16des grandes seueurs quil ha souffert en sa maladie.
17Demein, il prandra ung peu der et pour cest
18effait, ay mandé querir la mule à Jaunages
19et verrons si dans cinq ou six jours sera assés
20ranfourssé pour aller an dit Jaunages et S[ain]t Prie.
21Jespère en Dieu quil se conduira de sorte quil nen
22adviendra que bien. Je me porte meintenent
23graces à Dieu, très bien. Le palefernier de mondit
24nepveu est malade au vilage et mon home de chambre
25ici, cependant que mon nepveu se refermera, ils
26pourronnt [sic] guerir. Au reste, monsieur, jay vu
27larticle et la letre de monsieur de La Roche
28à monsieur de La Coste et suis très marri de la
29desunion des segneurs don il escript. Vous voiés
30coument il est mal aisé de se bien conduire en
31teuls affaires. Si my conduiray-je, Dieu aydant,
32le mieulx quil me sera poussible, mais je
33desirerois bien coume vous ay dit estre mon
34intension au plustot remetre à monseigneur le chevalier
35samble moblige dautant à me parcialiser pour luy
37[v°] et à le suivre estant à la court. Je y trouve si peu
38voulontère, ooultre que si voulois faire estat
40de la dite charge, il seroit bien raysonnable qualasse
41tenir garnison comme les autres chefs, à pour le moins
42que chacun y feut à son tour. Et si suis dadvis
43monsieur, de la luy remetre incontinent à mon arrivée,
44car si jatans de voir le cours de la court, il
45pourroyt être en opinion que je le ferois à cause
46de leur dit desusion. Vous me donrrés sil vous
47plait sur ce ung mot dadvis que jauray pour comendement.
48Je ne doubte pas que lons ne tache de saider de
49monseigneur de Montmorency à lencontre de vous, mais je
50ne puis crère quil vous soit autre que ce quil vous an
51dist par le passé. Le tamps ne me dure de rien tant
52darriver della que pour voir ses menées et en ayant le
53moyen pour vous y faire le servisse que doibs et
54désire, nayant despuis mes dernières rien
55scu de nouveau, je me vois finer la presante
56par mes très humbles recomandations à vous bones
57graces et celles de madame de Gordes, laquieulle
58sil luy plait, mescusera si ne luy escrips à ce coup.
59Je noublie le reste de vostre compagnie et
60prie Dieu vous donner
61monsieur, en parfaite santé heureuse et longue
62vie. De Lion, ce VII aoust
63vostre à jamais très humble
64et très obéissant frère
65de Simienne
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